Un peu d'histoire...
LâĂ©glise paroissiale actuelle est dĂ©diĂ©e Ă Notre-Dame du Mont-Carmel. Elle Ă©tait avant la RĂ©volution, lâĂ©glise dâun couvent de Carmes. Sa construction remonterait Ă la fin du XIVĂšme siĂšcle, date de lâĂ©tablissement de ces religieux dans le pays. Ce nâest quâen 1803, que cette Ă©glise conventuelle devint paroissiale. Mais cette dĂ©cision prise par lâarchevĂȘque dâAix se heurta Ă lâopposition du maire et dâune partie de la population, qui dĂ©siraient conserver lâancienne Ă©glise Notre-Dame de Nazareth. Ce vĂ©nĂ©rable sanctuaire qui perdait son titre paroissial est situĂ© Ă lâOuest de la ville ; il Ă©tait possession de Saint-Victor et sa date de construction nâest pas connue. Cependant, une bulle de 1114 mentionnait dĂ©jĂ cette Ă©glise Sainte-Marie du Luc. Il nâen reste aujourdâhui que quelques parties Ă lâombre de la tour hexagonale qui fut construite en 1517 pour servir de clocher. En 1658, cette ancienne Ă©glise dut ĂȘtre agrandie mais les travaux menĂ©s de façon dĂ©fectueuse causĂšrent de nĂ©cessaires rĂ©parations, qui devinrent trop frĂ©quentes ; si bien que dĂ©jĂ avant la RĂ©volution, son abandon Ă©tait dĂ©cidĂ©.
LâĂ©glise actuelle qui lui succĂ©da en 1803 comme paroisse fut consacrĂ©e Ă une date, qui est restĂ©e inconnue. Elle comprend trois nefs, qui portent une voĂ»te Ă croisĂ©e dâogives aux nervures retombant sur des piles ; son vaisseau est divisĂ© en trois travĂ©es qui sont constituĂ©es par des arcades ogivales. La façade qui se tourne vers une large place, sâouvre en contrebas dâune rue dâun beau portail ogival aux nombreuses voussures ; deux hautes baies ogivales aussi le surmontent donnant un peu de jour Ă la grande nef, tandis que deux baies plus petites Ă©clairent chacune un bas-cĂŽtĂ©. Accotant le sommet de la façade, un campanile surmontĂ© dâun fronton triangulaire porte dans ses alvĂ©oles trois cloches. DâaprĂšs lâhistorien local, FrĂ©dĂ©ric AubĂ©, ce serait dans cette Ă©glise que se serait dĂ©roulĂ© le massacre des habitants en 1590, alors que ceux-ci y avaient cherchĂ© un asile contre les excĂšs des soldats du baron dâAmpus.
Dâautre part, dans son ouvrage Les Ă©vĂȘques de FrĂ©jus, le chanoine Espitalier Ă©crit que « en 1601, lâĂ©vĂȘque BarthĂ©lĂ©my de Camelin, son premier soin en arrivant au Luc fut de rĂ©concilier lâĂ©glise paroissiale profanĂ©e par lâhorrible massacre de 1590, et depuis lors, interdite au culte ». Le dĂ©bat nâa pas Ă©tĂ© tranchĂ©. Soulignons que lâĂ©glise actuelle et la Tour hexagonale de lâancienne Ă©glise sont classĂ©es par les Beaux-arts.